L’hyperthyroïdie est la maladie endocrinienne la plus fréquente chez le chat âgé puisqu’elle touche 10% des chats de plus de 10 ans.  L’issue est fatale si elle n'est pas diagnostiquée et traitée.

La glande thyroïde est située dans le cou et sécrète des hormones indispensables à la régulation du métabolisme du chat.

L'hyperthyroïdie est la conséquence d'une augmentation de la sécrétion de ces hormones T4 secondaire à une tumeur de la thyroïde (adénome thyroïdien bénin dans 98% des cas et adénocarcinome thyroïdien malin dans 2% des cas).

Quels sont les symptomes?

Lorsque les hormones thyroïdiennes sont produites en excès, le métabolisme basal s'accélère. 

Cela affecte différents organes comme :

-         le cœur qui va battre plus fort (= tachycardie). Cela a des conséquences sur la silhouette cardiaque puisque le muscle va s’épaissir (=cardiomyopathie hypertrophique) et un souffle sera parfois audible à l’auscultation ainsi qu’une hypertension artérielle.

-         le tube digestif qui, hyperstimulé, va provoquer des diarrhées, des vomissements ainsi qu’une perte de poids malgré une augmentation de l’appétit.

-         le système nerveux central avec des troubles du comportement (hyperactivité et miaulements souvent nocturnes).

-         la thyroïde en elle-même qui est souvent hypertrophiée.

-         les reins qui éliminent alors plus rapidement l’urine. Le chat aura alors une envie de boire plus importante (=polyuro-polydipsie). De plus, une augmentation des hormones T4 peut masquer une insuffisance rénale qui doit toujours être investiguée en même temps

-         le foie travaille également davantage, ce qui peut faire augmenter les enzymes hépatiques.

Il arrive cependant que les chats soient asymptomatiques et que leur hyperthyroïdie soit une découverte fortuite lors d’un bilan sanguin.

Comment établir un diagnostic ?

Le diagnostic de certitude se fait par dosage sanguin de la T4 (hormone thyroïdienne ou thyroxine) à la clinique.

Dans de rares cas, la T4 est normale et il faudra répéter la prise de sang voire des dosages hormonaux plus complexes. Une échographie et/ou une scintigraphie de la glande peuvent également être nécessaires. Il faudra également rechercher d’éventuelles complications comme l’hypertension artérielle systémique ou une maladie cardiaque.

Comment traiter mon chat ?

Quatre traitements sont disponibles à ce jour.

·        le traitement médical à base d'antithyroïdiens, à administrer quotidiennement à vie sous forme de comprimés. On commence souvent par ce traitement quoi qu'il arrive afin de voir si l'hyperthyroïdie ne masquait pas des maladies intercurrentes comme une insuffisance rénale. Ce traitement est réversible mais n’empêche pas la tumeur de grossir ou de potentiellement devenir maligne. De plus, 10% des chats présentent des effets secondaires (démangeaisons du visage et du coup, anorexie, vomissements, abattement). Différentes molécules sont alors disponibles pour faire un nouvel essai thérapeutique.
 

·        La iodothérapie à l'iode 131 radioactif, qui ne se fait que dans un centre de radiothérapie autorisé (MICEN VET à Paris ou ONCOVET à Lille, coût approximatif 850 à 1000€) et qui nécessite une hospitalisation de 15 jours du chat. Ce traitement est définitif et 95% des chats sont guéris alors que 5% des chats peuvent devenir hypothyroïdiens. Ce traitement est réservé aux chats non insuffisants rénaux.
 

·        Un régime spécialisé, récemment commercialisé, sous forme de croquettes ou de pâtées (y/d de Hill's) ne contenant pas d’iode. Ce régime est contraignant car il doit être strictement la seule source de nourriture du chat (impossible pour les chats sortant en extérieur).
 

·        La chirurgie, conseillée si on est en présence d'une tumeur isolée (la scintigraphie est nécessaire pour le voir). Si l'on retire la thyroïde en entier il faut alors un traitement médical à vie également. Cette méthode exige également que le fonctionnement rénal ait été vérifié. 

Le suivi de mon chat :

En fonction du traitement choisi, il pourra être nécessaire de faire un suivi régulier de votre chat. Lors de ces suivis, un examen clinique avec mesure de la pression artérielle sera fait ainsi que des analyses sanguines (dosage t4, vérification du statut rénal et hématologie).

Si votre chat avait une maladie cardiaque lors du diagnostic, une échographie cardiaque sera à prévoir dans les 3 mois qui suivent le traitement.